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 Post Mortem de la TOW Par Pat Laprade!

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MessageSujet: Post Mortem de la TOW Par Pat Laprade!   Post Mortem de la TOW Par Pat Laprade! Icon_minitimeMer 17 Oct - 0:11

Voici un article que Pat Laprade a publié dans la section lutte du site RDS.ca un peu plus tôt aujourd'hui (Mardi).

Post Mortem de la TOW Par Pat Laprade! 349602

Grosse nouvelle dans le monde de la lutte québécoise alors que la ToW a décidé de fermer ses portes…ou presque. Marc Blondin via sa page Facebook a annoncé que la ToW annulait les galas prévus d'ici la fin de l'année (Sherbrooke cet automne et Montréal en décembre), qu'il ne comptait plus faire de galas à Montréal et qu'il gardait uniquement les shows sans risques financiers, les spots shows et autres shows vendus. Il a aussi ajouté qu'il recommencerait seulement s'il pouvait avoir une émission de télé au préalable. La décision fut prise quelques jours après le gala ToW 10: Stardom, qui fut présenté vendredi le 21 septembre au centre Pierre-Charbonneau. Le gala fut un fiasco à bien des niveaux. Seulement 550 fans étaient sur place malgré la présence de Roddy Piper et d'Abdullah the Butcher, Tara a annulé sa présence, la carte de lutte proprement dite était la plus faible de tous les ToW et le show s'est éternisé après avoir commencé plus tard que prévu. Mais pour bien comprendre le pourquoi de la décision de la ToW et surtout pour comprendre pourquoi un tel fiasco est devenu possible, il faut retourner quelque peu en arrière.

L’aventure ToW commence…
La ToW ouvre officiellement ses portes le 12 mai 2007 avec un show à Blainville. Ce show restera pendant longtemps le plus petit show de la promotion étant donné qu'il était présenté dans une plus petite salle et qu'il était sur la couronne nord, alors que 600 personnes seront présentes.

Le show comme tel est un succès. Alex Shelley contre Petey Williams est un solide match. La finale entre Pierre-Carl Ouellet et Rhino est un bon match également et le reste de la carte avec le meilleur des lutteurs du Québec livre bien aussi.

Puis Pierre-Carl Ouellet, qui était partenaire avec Marc Blondin et JF Kelly, quitte pour aller lutter temps plein en Angleterre. Il quitte non seulement la ToW mais aussi RDS où il faisait les commentaires de la TNA Impact. C'est ultimement Sylvain Grenier, qui venait de quitter la WWE, qui prendra sa place, deux fois plutôt qu'une.


Les fans devront attendre jusqu'en décembre 2008 pour voir ToW 2, présenté cette fois-ci au centre Pierre-Charbonneau de Montréal en plein temps des fêtes. Ce sera le début d'une belle ascension pour la troupe à Blondin. Mais qui dit ascension ne dit pas nécessairement perfection.

ToW 2
ToW 2 aura ses ratés. LuFisto vs Danyah en sera un. Le match ne plait pas à grand monde et on ne reverra plus de match féminin à la ToW avant ToW 10. (je ne compte pas les spots shows ici) On utilise la même formule, c'est-à-dire faire venir des vedettes de la TNA jumelées à des lutteurs québécois. Cette fois-ci c'est Abyss, AJ Styles et Hernandez qui sont bookés.

Malheureusement, Hernandez est pris dans une tempête de neige à Philadelphie et l'avion ne décolle pas. Ce sera le premier d'une longue liste de lutteurs à ne pas se présenter à un show de la ToW.

Plusieurs personnes n'aiment pas particulièrement Sylvain Grenier comme lutteur et pour diverses raisons. Cependant, il faut rendre à César ce qui lui revient. Grenier a toujours levé son jeu d'un cran lorsque c'était nécessaire. À ToW 2, dans son match contre Abyss, il a surpris les fans en prenant un chokeslam dans les punaises. Ce fut d'ailleurs l’un des meilleurs matchs de la soirée. En remplacement d'Hernandez, on fait appel au Québécois Tank, qui avait déjà eu plusieurs bons combats face à PCO, revenu d'Angleterre. Cependant la foule ne l'accepte pas vraiment et doublé du fait que Ouellet était contrarié de ne pas lutter contre un gars de la TNA, le match fut une déception.

Par contre, le 3-way entre AJ Styles, Don Paysan et Franky the Mobster en met plein la vue aux spectateurs et terminera deuxième dans les matches de l’année au Québec en 2009. De plus, 700 fans sont présents, une augmentation de 100 personnes.

Après avoir débuté la préparation de ToW 3 pour mars 2009, la promotion décide de faire appel à deux nouvelles personnes pour booker leurs shows, soit Patrick Lono et l'auteur de ses lignes. Lono est perçu à ce moment comme le meilleur scripteur au Québec, ayant une vaste expérience avec la NCW, ICW, NWA-Québec et d'autres pour lesquels il agissait comme consultant telle que la IWS.

ToW 3
Ce troisième gala marque aussi l’entrée en matière de la vente de billets par les lutteurs. Par conséquent, et pour les shows à venir, la promotion tentera le plus souvent possible d’avoir un maximum de lutteurs et un minimum de matchs, pour ainsi maximiser cette vente interne.

La nouvelle équipe entre en fonction après que certaines décisions aient déjà été prises. Entre autres, Samoa Joe est déjà booké, une bataille royale d’équipes aussi. Mais la guigne s’acharne encore sur la ToW alors que Samoa Joe ne se pointe pas, laissant Franky the Mobster sans adversaire. Croyez-le ou non, il a oublié qu’il avait un booking cette journée-là. Est-ce qu’il a oublié ou est-ce que ça cachait une autre raison, je ne sais trop, mais encore une fois, la ToW n’a rien à se reprocher ici. Ils ont appris la nouvelle le matin du show. Durant la journée, on essaye tout ce qu’on peut pour trouver un remplaçant. La TNA n’ayant personne d’autre à envoyer – un fléau de la TNA d’ailleurs, son impuissance à régler ce genre de situation – on essaye de joindre un gars comme Petey Williams, mais on n’a pas de retour. Au niveau des québécois, les Steen et Generico ne sont pas disponibles. Sunny War Cloud est pressentit pour le match, mais ça lui rappelle une mauvaise expérience des années 80 alors qu’il avait dû remplacer Ivan Putski contre Randy Savage et décline l’invitation. On tente même de faire sortir de sa récente retraite Nelson Veilleux, mais rien à faire. Finalement, on convainc Beef Wellington de prendre le match, se disant que son personnage de babyface devrait bien fonctionner avec les plus jeunes, même s’il n’est pas connu de la majorité. Malgré une performance honnête, rien ni personne n’aurait pu remplacer Samoa Joe ce soir-là.

On présente aussi une bataille royale en équipe pendant laquelle un dur à cuire de la ligue Nord-Américaine de Hockey, Joël Thériault, fait un run-in, qui ne mènera nulle part. Dans les faits, l’utilisation de Thériault était uniquement lié au fait qu’il devait aider la ToW à produire un show à l’aréna L-P Gaucher de St-Hyacinthe, lui qui provient de ce coin. Il va s’en dire qu’un tel show n’a jamais eu lieu.

Le show a ses côtés positifs aussi. Jay Lethal face à Samson est l’un des meilleurs matchs de l’année en 2009 et il est clair que Samson a beaucoup de potentiel. Malheureusement, les blessures, les mauvais conseils reçus et le manque de volonté de vouloir sortir de la province lui coûteront ce qui aurait pu devenir une belle carrière. Exess vs Van Hawk est si spectaculaire que même Blondin, qui agit comme annonceur-maison, en est estomaqué. La finale oppose les champions par équipe et gagnant de la bataille royale, Les Titans, face à Sylvain Grenier et Rob Conway, La Résistance. C’est le début d’un titre par équipe tout à fait inutile et qui n’ira nulle part. Par contre la finale comme telle passe bien surtout avec l’implication de Rick Martel. En effet, ToW 3 marque aussi les débuts de quelques chose qui à chaque show était bien reçu de la foule, l’hommage à un ancien lutteur qui a marqué le Québec. Faussement appelé le « temple de la renommée de la ToW », la ToW connaîtra du succès avec cette formule. Après avoir construit l’angle qui permettra l’implication de Martel dans la finale, cette dernière eut une belle réaction de la part de la foule, surtout la fin avec La Résistance et Martel appliquant tous les trois un Boston Crab (prise de finition de Martel) aux Titans et leur gérant, JJ Crooke.

Après le show, les critiques sont unanimes. Le booking du show est mieux qu’à l’habitude et principalement, on a réussi à serrer les choses pour que ça ne s’éternise pas trop. De plus, le show attire 875 fans, 175 de plus qu’au dernier show.

Pourtant, la ToW décide de ne pas retravailler avec les deux nouveaux bookers pour leur prochain show de septembre 2009.

C’est six mois plus tard qu’on reverra la ToW avec son 4e show, toujours au Centre Pierre-Charbonneau. Grenier et Kelly s’occupe de booker le show cette fois-ci. C’est un retour pour Kelly qui s’était occupé de booker les Québécois lors des deux premiers galas.

ToW 4
La finale voit La Résistance perdre les titres face à PCO et un partenaire mystère, Al Snow. En effet, initialement, le partenaire de Ouellet devait être l’ex-hockeyeur Dave Morrissette (sans blague), mais il a annulé la semaine avant le show. Une bonne chose me direz-vous! La ToW a donc fait appel à Snow à la dernière minute ce qui fut une belle surprise pour les fans présents. Fans beaucoup plus nombreux qu’à l’habitude alors que 1 200 personnes sont présentes. Outre cette finale, Matt Morgan fait face à Franky the Mobster, Simon Dean lutte dans un gauntlet qui inclut même un nain et Honky Tonk Man lutte contre Jay Phenomenom après une guerre de style entre le rock ‘n’ roll et le rap. La ToW rend hommage cette fois-ci à Pat Patterson, une rare présence pour le bras droit de Vince McMahon à Montréal.

Le show attire donc beaucoup de fans, mais est ordinaire au niveau lutte. Pour remercier Samson d’avoir connu un excellent match contre Lethal au show précédent, on le fait perdre contre Jeremy Prophet. Encore une fois, Samson prouvera ses qualités en donnant à la foule le seul vrai bon match de la soirée. Morgan vs Franky était bien de même que Darkko (qu’on voyait pour la première fois à la ToW) vs Don Paysan. Les matchs de HTM et de Dean, même s’ils ne faisaient aucun sens, ont bien été accueillis de la part de la foule.

Marc Blondin agit comme arbitre de la finale alors qu’il commence une rivalité avec PCO, rivalité qui ne mènera nulle part.

La ToW prend congé dans le temps des fêtes et revient en mars 2010, après une autre attente de six mois, avec son 5e show.

ToW 5
ToW 5 sera le plus gros show de l’histoire de la compagnie. Deux lutteurs qui n’avaient pu se présenter dans le passé y sont, soient Samoa Joe et Hernandez. L’ancien lutteur de la WWE Viscera y est également en plus de rendre hommage à nul autre qu’Édouard Carpentier, qui sans le savoir, faisait sa dernière apparition publique. Même avec une finale uniquement québécoise, en l’occurrence Sylvain Grenier, Darkko et Dru Onyx dans un casket match, la ToW attire sa plus grosse foule à vie; 1 800 fans. L’ambiance est à son comble. Il faut cependant noter qu’il y a une promotion sur les billets dans les estrades, alors que ceux-ci sont disponibles au bas prix de 5$.

Ironiquement, ce sera le début de la fin pour la promotion.

Joe vs Frank et PCO vs Hernandez sont de bons combats, mais qui ne passent même pas près de faire partie des meilleurs de l’année au Québec. Également, un interminable gauntlet par équipe pour déterminer de nouveaux champions sera l’une des choses pour laquelle la promotion se fera critiquer. Le match comme tel durera environ 45 minutes. Le show s’éternise et du côté de la direction on n’est pas content du travail du booker Fred Robert de Granby.

Quelques semaines plus tard, la ToW fera appel à nouveau à l’auteur de ses lignes pour reprendre les règnes du booking. Malheureusement, le booking ne fait pas foi de tout.

ToW 6
Trois mois plus tard, on présente ToW 6 toujours à Charbonneau. La finale oppose les nouveaux champions par équipe Sexxxy Eddy & Jeremy Prophet contre Beer Money Inc. de la TNA. Hacksaw Jim Duggan est également sur le show contre Handsome JF de même que Desmond Wolfe (Nigel McGuinness) face à Pierre-Carl Ouellet. On rend aussi hommage à Gino Brito. Le show qui devait au départ être présenté le vendredi soir sera remis au samedi après qu’il y ait eu entente entre le centre Pierre-Charbonneau, la ToW et Ringside MMA. Cette dernière voulait présenter son show le vendredi et en retour, prêtait son équipement à la ToW pour leur show. Mis à part la rampe, les colonnes et écrans géants, le gros atout devait être des caméras HD professionnelles, un plus pour la ToW qui à ce moment là rêvait plus que jamais à la télévision. Le soir du show, deux choses n’y étaient pas : les dites caméras et la foule. Seulement 1 100 fans se sont présentés boulevard Viau. Duggan vs JF sera le meilleur match côté réaction de la foule, tandis qu’on réalise qu’il était trop tôt pour Eddy et Prophet d’affronter ce genre d’équipe, que personne ne les voyaient à ce niveau là. Ce sont aussi les débuts de Marc Blondin comme commissaire heel de la ToW. Le problème de la longueur du show est finalement réglé et il n’y a pas de mauvais match comme tel. Le show marque aussi l’entrée en arrière-scène de Geneviève Goulet et Bertrand Hébert à titre d’agents.

ToW 7
Trois autres mois plus tard, la ToW revient un vendredi avec ToW 7. La finale oppose Grenier et Hurricane Helms contre Shelton Benjamin et Dru Onyx. Demolition lutte également sur le show, de même qu’un 3-way entre Shawn Daivari, Tyson Dux et Kevin Steen, qui fait ses débuts pour la promotion. On rend aussi hommage à Paul Leduc. Son garçon Carl fera d’ailleurs lui aussi ses débuts dans le ring pour la ToW. Seulement 900 spectateurs seront présents, 200 de moins qu’au dernier show, la moitié moins qu’il y a 6 mois. Encore une fois, le show se déroule bien, demeure dans les temps et mis à part une finale qui aurait pu être meilleure, le show livre. À la surprise de tous, un 3 contre 3 entre Carl Leduc et les Flatliners contre Franky the Mobster et Sex Factor (Eddy et Prophet) est le match de la soirée. C’est d’ailleurs le premier show où Franky lutte en babyface, lui qui était toujours booké en heel, même si la foule ne le voyait pas ainsi.

La promotion perd beaucoup d’argent avec ce show et décide d’annuler son show de décembre qui s’annonçait pourtant haut en couleur avec les Christopher Daniels, Petey Williams, Brutus Beefcake, le retour de Hurricane Helms, Steen, El Generico et bien d’autres. Ce sera la fin de votre humble serviteur comme scripteur de la promotion.

ToW 8.25
Mis à part un spot show au Club La Folie en octobre, qui n’attire pas la foule escomptée, la ToW ne reviendra à un gala d’envergure qu’en juin 2011 à St-Eustache, dans la cour d’un concessionnaire de camions. Comble de malheur, deux vedettes annoncées par la ToW ne seront pas de la fête. Premièrement, Brutus Beefcake, qui devait lutter contre Handsome JF dans un angle qui avait été commencé en septembre 2010, doit se faire opérer d’urgence la semaine avant le show. Puis, Scott Steiner ne peut passer aux douanes. La ToW avait déjà remplacé Beefcake par Rhino (sans annoncé ce dernier), mais il est trop tard pour faire quoique ce soit pour Steiner. Amazing Red est aussi sur le show. On rend hommage cette fois-ci à Marc Blondin lui-même pour ses 25 ans de carrière, de là le nom de ToW 8.25.

Du côté des bonnes nouvelles, la finale opposant Grenier à Franky the Mobster est excellente, alors que pour la première fois, Grenier joue le heel à 100%. Franky devient par le fait même le premier champion de la ToW. 850 personnes sont présentes, mais dans un endroit qui en contient 1000, ça fait toute une différence. Ces mêmes 850 personnes à Charbonneau auraient donné une ambiance fade et une atmosphère d’aréna vide. Ceci aurait du faire réaliser à la promotion qu’ils avaient tout avantage à rouler dans des centres plus petits, mais c’était un débat futile. Steen vs Mitch vs Bailey vs Saver (en remplacement de Red) fait partie des bons matchs de l’année au Québec. Red remplacera Beefcake contre Handsome JF, alors que celui-ci perd le match et comme la stipulation le demandait, Blondin devra se faire couper les cheveux par Ménick. Rhino de son côté affronte Darkko dans un bon match. Au niveau lutte, le show livre. Ce sont Goulet et Stéphane Bruyère (qui avait commencé au show précédent) qui tireront les ficelles en arrière-scène, alors que Grenier, Blondin et Kelly bookent la carte.

Malgré le succès du show et une tournée de campings et de shows vendus durant l’été, la ToW ne reviendra pas à Charbonneau avant le mois de mai 2012, donc près d’un an plus tard. Le concessionnaire de camions ne voulait pas répéter l’expérience car il a fallu qu’il lave tous ses camions avant de les replacer dans le showroom et semble-t-il qu’un des lutteurs aurait ou serait venu près de donner un coup de pied sur un des camions. La ToW essaye de trouver un endroit sur la couronne nord, à Blainville ou Boisbriand, mais sans succès. On essaye vivement de ne pas retourner à Charbonneau, mais ça aussi, sans succès.

ToW 9
On amène à ToW 9 Vader, de même que Jimmy Hart. La finale doit opposer Grenier à Steen, une première au Québec. Mais le soir du show, Steen a des complications de vol, lui qui luttait la veille à Milwaukee et ne reviendra pas à temps pour le show. C’est donc Samson qui remplacera Steen dans la finale. La logique derrière ce changement est que Grenier et Samson avaient eu une discussion musclée sur les ondes d’un show de radio, le ToW Radio Show. Cependant, le show n’atteignait pas assez d’auditeurs pour justifier qu’un angle entre Grenier et Samson en ressorte. Chris Masters est également sur le show face à Sexxxy Eddy et on rend un hommage posthume à Dino Bravo, que sa fille Claudia viendra accepter, dans l’un des moments les plus touchants de l’histoire de la promotion. Le show attire environ 1000 fans. Entre 800 et 1000 fans semblent être la norme pour un gala de la ToW et la promotion devra voir si elle se contente de ce nombre ou pas. Franky the Mobster vs Darkko est de loin le match de la soirée. L’annonceur-maison JF Kelly, qui a remplacé Blondin, offre aussi une excellente performance. Le reste du show est correct, sans plus, alors que plusieurs décisions au niveau du booking demeurent un mystère.

Le show marque le 5e anniversaire de la promotion, mais aucune mention de cet anniversaire n’est faite.

ToW 10 : Stardom
Quatre mois plus tard, après un été encore une fois chargé, la ToW présente ce que Marc Blondin avait vendu au début de l’année comme étant « le WrestleMania de la ToW », le 10e show de la promotion. Dans les faits, ToW 10 n’aura rien d’un WrestleMania si ce n’est la présence de « Rowdy » Roddy Piper. On rend hommage à Abdullah the Butcher et tout le budget ou presque passe dans ces deux légendes. On ramène un match de femmes, alors que Tara de la TNA doit affronter LuFisto, mais comble de malheur, Tara a oublié son passeport chez elle au Kentucky, elle qui devait partir d’Orlando pour se rendre à Montréal. Encore une fois, la ToW ne peut rien contre ça. Piper est la vedette incontestée du gala dans son rôle d’enforcer en plus d’avoir fait un segment Piper’s Pit. La carte comme telle est la plus faible jamais présentée à Charbonneau. Clairement, les fans de la ToW veulent des vedettes qui luttent et ils le feront savoir durement à la promotion, alors que seulement 550 fans se présentes le soir du show, la plus petite foule de l’histoire de la compagnie.

Trois jours plus tard, Marc Blondin fera son annonce.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné?
Certains pourraient dire que c’est tellement plus facile critiquer et apporter des solutions après qu’avant, mais la grande majorité des points qui seront amenés ici ont été discutés avec la direction de la ToW à un moment ou à un autre au cours des dernières années. À quelque part, ce sont eux qui ont décidé de ne pas les suivre.

Comme mentionné, ToW 5 en mars 2010 est là que tout commence. Marc Blondin m’a déjà dit que la ToW « s’était assise sur ses lauriers après ce show. » Il m’avait aussi dit qu’il pensait réellement qu’après avoir attiré 1 800 personnes, tout ce qu’il avait à faire était de réserver une date, avoir une solide carte et que le nom ToW ferait le reste. C’est d’ailleurs durant la deuxième moitié de 2010 que la ToW pensera à faire un gala au Centre Bell. C’est aussi pendant cette période que les mots « show » et « télévision » ont souvent été mentionnés ensembles. C’est peut-être ça aussi qui a créer cette descente. Au lieu de se concentrer à avoir un deuxième show avoisinant les 2000 personnes, on se voyait déjà à la télévision et au Centre Bell.

Mais la ToW a raté son coup avec ToW 6 lorsqu’ils ont accepté de changer leur date pour le samedi. Ils voyaient une économie d’argent en n’ayant pas à louer l’équipement que Ringside MMA leur prêtait. Ils voyaient peut-être aussi une façon d’attirer de nouveaux fans en faisant de la pub la veille lors du gala de MMA, mais un chaud samedi de mi-juin, ce ne sont pas les activités qui manquent pour un Montréalais. C’est d’ailleurs le feedback que la direction avait eu. De plus, Beer Money Inc. n’ont pas attiré ce qu’on s’attendait. En fait, ce n’était peut-être pas tant eux que l’équipe qu’ils affrontaient, à qui les fans ne donnaient aucune chance. Le match n’aurait simplement pas du être la finale.

Ironiquement et largement du à l’entente avec Ringside MMA, c’est le show où la promotion perdra le moins d’argent depuis ses shows à Charbonneau. En quatre shows (ToW 2 à ToW 5), la promotion avait perdu près de 15 000$. ToW 6 finira presque kif-kif.

Je me souviens pertinemment qu’on ne voyait pas ToW 6 comme un malheur. C’était un signe qui disait à la promotion de se relever les manches et de revenir en septembre avec un super show qui va remettre 1 800 personnes dans la place. On blâmait beaucoup l’été et le changement au samedi et à juste titre.

ToW 7 avait probablement le plus beau line-up que la promotion n’avait jamais eu. Plusieurs fans nous avaient dit après le show que ça avait été leur meilleure expérience à la ToW. Mais livrer le soir du show ne met pas des fans dans les estrades. Avec un maigre 900 personnes, la ToW avait perdu 6 000$ avec ce show, plus de 20 000$ en moins de deux ans. Le problème de ce show fut la promotion, principalement la publicité dans le Journal de Montréal.

Le poster de ToW 7
En effet, la ToW avait une entente de publicité avec le Journal pour quelques shows et la semaine avant le show, il y avait une pub par jour. Normalement ça aurait du fonctionner, mais la publicité était tout à fait médiocre. La ToW avait eu l’idée de mettre sur son affiche ses lutteurs principaux comme en bandes dessinés. Si l’idée est bonne pour une affiche souvenir à remettre aux fans par exemple, pour un pub dans le Journal, c’est assez moyen pour la simple et bonne raison qu’on avait de la difficulté à reconnaître les lutteurs. Déjà que plusieurs lutteurs sur cette affiche ne sont pas si connus que ça, il fallait se donner le maximum de chance de réussir. Je me souviens avoir mentionné ce point à Grenier et Blondin et on m’avait répondu (Grenier en fait) sèchement que ce n’était pas mon champ d’expertise. Quelques semaines après le show, Blondin me donnait raison en ajoutant que d’autres personnes, après le show bien entendu, avaient émis les mêmes commentaires. La différence, c’est qu’ils avaient eu la chance d’avoir ce conseil là d’un membre de leur équipe bien avant le show, mais ils avaient décidé de l’ignorer. Comme si ce n’était pas assez, sur la dite affiche, aucun noms de lutteurs n’y étaient. Donc si on récapitule, nous avons les lutteurs suivants : Steen, Benjamin, Hurricane, Grenier, Onyx, Franky, Daivari, Demolition et Paul Leduc, qui ne sont pas tous très connus du public, sous la forme de bandes dessinés et qui ne sont pas identifiés. En fait, seul Leduc l’était! Moi-même je n’avais pas reconnu Shelton Benjamin sur l’affiche!

Pourtant, c’est quelque chose qui aurait du être facile à analyser. Qu’est-ce que tu veux que l’affiche donne comme résultat? Faire savoir aux gens qu’il y a un show de lutte et qui va y lutter. Donc ce que tu veux, ce sont les mots « lutte », « ToW », avec la date et l’heure et tu veux des photos claires et identifiées des noms que tu veux vendre. Le concept est simple et fonctionne depuis des lunes. On m’avait dit que c’était pour attirer les enfants. Mais faudrait-il encore que les enfants lisent le Journal en question. Car en bout de ligne, c’est le parent qui paye et prend la décision. Donc tu veux attirer l’œil du parent. Bref, ce fut un échec au niveau marketing.

Je sais bien que je n’avais pas une cenne d’investit dans la promotion, mais je persiste à dire que le gala suivant, ToW 8, planifié pour décembre de 2010 aurait fonctionné à fond. Surtout qu’au début novembre, Blondin et Grenier avaient été invités à LCN pour parler du décès d’Édouard Carpentier et que ça aurait été l’occasion parfaite de parler du show, mais la décision avait été prise quelques journées avant. Cependant, je peux comprendre qu’après autant de pertes, les dirigeants voulaient prendre un break, surtout que Jacques Rougeau faisait un show la veille de ce qui aurait été ToW 8.

Par la suite, la promotion n’est plus jamais passée près d’être dans le coup.

Blondin disait dans son communiqué qu’on pourrait passer des heures à identifier les raisons qui ont mené au résultat qu’on connait maintenant et il a raison. Mais le plus important de tous ces problèmes est le fait de ne pas avoir reconnu ces problèmes au moment où ils étaient présents.

La mission première de la ToW lorsque la promotion a commencé était de créer des vedettes québécoises. Éventuellement, le but était de créer des vedettes locales pour ainsi faire venir moins de vedettes de l’extérieur, diminuer les coûts et ainsi faire plus d’argent. La ToW n’a jamais même passé proche d’accomplir ça. Pour ce faire, il aurait fallu qu’elle mette des Québécois over sur certaines vedettes américaines. Mais la philosophie de Grenier principalement était que tu ne pouvais faire venir un lutteur de la TNA ou un ancien lutteur de la WWE et le faire perdre. Si dans certains cas il avait raison, principalement les gars de la TNA, c’est une toute autre histoire avec les autres. Et même ceux de la TNA, il aurait suffit de le demander. Femmes Fatales a déjà pu faire gagner LuFisto sur Hamada car ils avaient demandé à TNA avant. Comment voulez-vous créer des vedettes locales si elles paraissent toujours comme des seconds violons aux vedettes américaines?

Les lutteurs qui vendent des billets
Une autre problématique était la vente de billets par les lutteurs. J’ai essayé autant comme autant de les faire changer d’avis à ce niveau là, mais rien à faire; c’était pour eux la meilleure et seule façon de faire. Pour les dirigeants, ça leur donnait une assurance d’un minimum de billets vendus.

Donc chaque lutteur avait un minimum de 10 billets à vendre, au parterre, pour lesquels ils touchaient en moyenne 10$ par billet. Des gars comme Dru Onyx, Franky the Mobster et Carl Leduc pouvaient vendre entre 30 et 40 billets. Je n’ai rien contre ces trois gars-là, mais aucun des trois ne vaut 300 ou 400$ pour un match au Québec.

La ToW voyait ça comme 100 billets assurés pour le show.

Personnellement, je vois ça autrement.

Premièrement, ce ne sont pas nécessairement des fans de lutte qui achetaient les billets. Alors ça arrivait que les gens en achetaient juste pour encourager la personne, comme on le ferait avec des palettes de chocolat. S’ils venaient au show, ils étaient au parterre, mais n’étant pas des fans de lutte, ils ne contribuaient pas à l’ambiance du show. Un détail me direz-vous, mais chaque détail est important quand on essaye de sortir la lutte québécoise de sa misère.

Aussi, je crois que c’est la responsabilité de la promotion de vendre son parterre, pas celle des lutteurs. Si un promoteur ne peut vendre son parterre avec la carte et la publicité, il n’est peut-être pas dans la bonne business. Plusieurs anciens lutteurs et promoteurs au Québec qui ont connu les bonnes années de la lutte ici pensent exactement la même chose. Si les lutteurs avaient des billets à vendre dans les estrades populaires ça serait déjà moins pire.

Donc ce que la ToW voit comme un bon coup, je vois ça comme une perte. Car si on prend pour acquis que ton parterre devrait être vendu par la promotion, en le faisant vendre par les lutteurs, tu perds 10$ par billet. Si en bout de ligne tu as fait vendre 300 billets par tes gars, tu as perdu 3 000$, une somme importante quand tu perds 4000 ou 5000$ par show.

Des lutteurs comme ceux mentionnés ci-haut auraient lutté pour 100 ou 150$. Plusieurs lutteurs locaux auraient lutté pour presque rien en temps normal, juste pour pouvoir lutter devant 1000 personnes. Là, ils étaient payés au moins 100$ chaque.

L’aspect pervers dans tout ça, c’est que la ToW a fini par prioriser les vendeurs de billets au détriment de ceux qui avaient du talent. Le dernier show en est un exemple parfait, alors que des gars comme Booglie, Green Phantom, Pat Guénette et Genesis ont été bookés basés là-dessus. Et je ne dis pas que ces gars là n’ont pas de talent. Phantom peut avoir sa place sur un show lorsqu’il est protégé. Guénette a tout à fait sa place. Mais le problème, c’est que la ToW a orienté son booking pour faire de la place à ses gars là. Même si Guénette a sa place sur un show de la ToW, quand tu fais un tournoi par équipe comme au dernier show et que tu ne bookes pas les Super Smash Bros., Dubois et St-Jacques, 3.0, Mitch et Toxic et les Highlight Reel, parce qu’ils ne peuvent te vendre de billets ou parce qu’ils veulent une paye, ça ne fonctionne pas. La ToW a arrêté de booker Mike Bailey parce qu’il ne pouvait pas vendre 10 billets. Malgré tout le talent qu’il a, malgré le fait qu’il a toujours eu une belle réaction de la part des fans et qu’il a offert de bons matchs, on considère à la ToW que si tu ne peux vendre 10 billets autour de toi, tu n’attires pas. Ce qui n’est aucunement le cas. Tu peux ne pas avoir de fans de lutte dans ton entourage et quand même attirer des fans de lutte à un show par ta présence.

Un membre de la direction m’a clairement dit une fois que certains lutteurs sauteraient un show de temps en temps pour ne pas saturer leur entourage avec la vente de billets. Toxic, Mitch et les Highlight Reel n’étaient pas bookés à Montréal car on voulait garder leurs acheteurs de billets potentiels pour le show de Sherbrooke qui devait être le mois suivant. Alors la ToW se disait qu’ils ne pourraient pas vendre autant de billets s’ils étaient bookés sur les deux shows.

Alors il est clair que bien avant la qualité du produit, bien avant le booking, bien avant les storylines, la carte était montée en conséquence des vendeurs de billets.

C’est pour cette raison que la ToW avait souvent un match bizarre comme une bataille royale en équipe, un gauntlet par équipe, pour ainsi avoir le plus de lutteurs sur le show dans un nombre de matchs restreint. Dans ce genre de match, tu peux protéger ceux qui ont plus de difficultés. Mais un gars comme Genesis par exemple, dans un un contre un, il y a peu de choses que tu puisses faire.

Le manque de constance dans le booking
La ToW n’a jamais été portée sur les storylines. Je me souviens que lorsque j’ai été ramené dans l’équipe en mars 2010, avant même que ToW 6 n’ait lieu, j’avais déjà mes cartes de ToW 7 et 8 de montés et j’avais une bonne idée de ce que je voulais faire pour le 9 et le 10. On m’a alors dit que je pensais trop longtemps d’avance. Pourtant, l’un des points pour lesquels on m’avait engagé était de mettre en place plus de storylines. Quand une promotion fait 3-4 shows par année, ça ne donne pas beaucoup de liberté. La promotion n’a jamais voulu tourner des promos afin de les présenter à la foule avant le show ou faire de recaps du dernier show pour que la foule comprenne mieux le pourquoi d’un match. J’avais déjà offert à la ToW de me donner une enveloppe budgétaire pour les lutteurs et que je leur monterais la meilleure carte possible avec l’argent disponible. Je pourrais même leur offrir différents scénarios. On m’avait répondu par la négative en ajoutant que s’ils voulaient ajouter un gros nom à la dernière minute, ils voulaient pouvoir le faire.

Par gros nom, on entend bien sur un ancien lutteur de la WWE ou un lutteur de la TNA. Mais ces lutteurs ne sont pas automatiquement synonymes de succès. Lorsque Daviari a lutté à ToW 7, il en coutait un peu plus de 1000$ avec le vol d’inclut. Pourtant, Daviari n’a jamais attiré une seule personne à ce show. Pour plusieurs centaines de dollars de moins, j’aurais pu avoir El Generico, qui à la limite, aurait peut-être attiré quelques personnes étant donné qu’on le voyait rarement à Montréal en 2010. Mais Generico était considéré comme un lutteur local par la ToW. Alors on ne voulait pas le payer. S’il avait habité en Floride au lieu de Laval, on lui aurait payé son vol.

Encore là, il s’agit de bien connaître son marché. Pour la ToW, il est inconcevable de penser qu’un gars comme El Generico puisse attirer ne serait-ce que 10 personnes à lui seul. Pourquoi? Parce qu’il n’a jamais été à la TNA ou à la WWE. Mais les vedettes d’aujourd’hui n’ont plus le même poids que les vedettes d’antan. Les carrières sont éphémères à la WWE maintenant et plusieurs lutteurs n’ont fait que passer dans les 10 dernières années.

Bien connaître son marché
Mais Blondin et Grenier ne connaissent pas le marché de la lutte au Québec. Ce n’est pas de leur faute; Grenier a toujours lutté pour la WWE et Blondin n’avait jamais suivi la scène indépendante. Parce que même si la ToW s’est toujours dit au-dessus de la scène indépendante, qu’elle était la seule promotion de lutte professionnelle au Québec, ce n’était que de la poudre aux yeux. On parle bien d’une promotion de lutte indépendante et peut-être que si elle avait accepté son rôle de leader dans la lutte indépendante au Québec au lieu de se voir supérieure à tout le monde, elle serait en meilleure posture aujourd’hui. Quand Sylvain Grenier lui-même monte une cage d’acier quelques minutes avant d’y lutter dans la finale de son show, y a rien qui dit lutte indépendante plus que ça.

Si mon cœur de fan était content d’entendre la présence de Roddy Piper à Montréal, ma tête d’historien avait de sérieux doutes. Piper n’a jamais été un draw à Montréal, il n’a jamais attiré à Montréal. Il a fait sa première présence ici pour la WWF au début des années 90, alors que le gros de son prime avait été en 84 et 85. Piper a autant contribué qu’Hogan au succès du premier WrestleMania, mais les gens d’ici ne le savent pas nécessairement. C’est la même chose avec Ric Flair. Il est plus connu que Piper à Montréal, mais moins qu’Abdullah par exemple. Selon mes informations, Piper coutait cher, très cher. On parle même dans les 5 chiffres. Si la ToW connaissait bien son marché, elle aurait su qu’une telle somme ne valait pas la peine pour Piper. Pour Hogan? Ça aurait valu la peine de l’essayer. Mais pas Piper. Pour le même prix, la ToW aurait pu booker, vols inclus, Matt Hardy, Kevin Nash et Tommy Dreamer, trois gars qui ensemble auraient attiré bien plus que Piper. Le problème est que la ToW a décidé de mettre tous ses œufs dans le même panier. Les fans leur ont fait comprendre qu’ils voulaient une carte de lutte et non pas juste des vedettes qui ne luttent pas. À sa défense, Piper fut la star de la soirée. Mais ça ne fait pas plus vendre des billets. Abdullah était un bon choix, même s’il coute cher. Où la ToW a manqué son coup par contre, c’est qu’elle n’a tiré aucun profit de sa présence. Abby vendait ses photos lui-même et récoltait tous les profits.

Mais dans la mesure où tu bookes quand même Piper et Abdullah, il faut alors que tu donnes la meilleure carte possible à tes fans. Tu laisses faire les vendeurs de billets et tu mets les meilleurs possibles.

Imaginez la carte suivante :
Grenier vs Franky dans la cage
Tara vs LuFisto
Steen vs Buxx Belmar
Super Smash Bros. vs Dubois/St-Jacques
Mitch/Toxic vs Highlight Reel
Darkko vs Handsome JF
Eddy/Saver vs Onyx/Mastrocola

Maintenant, ajoutez par exemple les Hardy, Nash et Dreamer.

C’est ce genre de carte que la ToW aurait du présenter pour son 10e show, pour son WrestleMania.

Même si Blondin et Grenier ont une connaissance plus réduite du marché local, ils n’ont pas d’excuses car ils ont eu et avaient encore dans leur équipe tous les éléments nécessaires pour combler leurs lacunes. Bertrand Hébert et Stéphane Bruyère par exemple sont deux sommités au niveau de la lutte indy au Québec depuis plus de 10 ans. Mais quand ces gens là ne sont pas consultés avant, mais uniquement après, il est plus difficile de prévenir les coups (ou coûts, c’est selon).

De plus, la présence de Piper et Abdullah aurait demandé plus que jamais une publicité dans le Journal de Montréal. Si tu es pour mettre autant d’argent sur eux, tu t’arranges pour aller chercher ceux qui les ont connus. Si tu as assez d’argent pour t’acheter une auto de luxe, tu as assez d’argent pour les assurances qui viennent avec.

La publicité à RDS ne disait pas grand-chose et le logo du Pink Paradise (un commanditaire) a passé plus de temps à l’écran que les vedettes annoncées ou que le numéro de téléphone pour acheter les billets.

Tara contre LuFisto aurait certes donné un excellent match et ça me dépasse qu’une professionnelle comme Tara puisse oublier une chose aussi primordiale qu’un passeport. Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’elle voyageait.

Les absences des vedettes, la ToW une victime?
Et là-dessus, la promotion n’a jamais joué de chance. Plusieurs pensent que la ToW a essayé d’extorquer de l’argent des fans en publicisant des vedettes qu’elle n’avait jamais bookées. Je l’ai écrit plusieurs fois et je vais le redire une dernière fois, la ToW n’a jamais agi de la sorte. Jamais. Chaque personne qu’elle a annoncée a été confirmée par quelqu’un de la promotion, soit Blondin, Grenier, Kelly ou moi-même le temps que j’y étais. Je peux comprendre que de l’extérieur ça peut paraître bizarre, car si on fait le décompte, il y en a eu.

Hernandez, Samoa Joe, Dave Morrissette, Brutus Beefcake, Scott Steiner, Kevin Steen, Tara, répartis sur 6 shows, c’est beaucoup. C’est donc dire que lors de 6 shows sur 10, une vedette annoncée manquait à l’appel. Morrissette n’est pas un lutteur, mais une personnalité assez connue et qui était quand même planifié pour faire la finale. Steen n’a pas la même notoriété que Steiner ou Beefcake, mais encore là, on l’avait mis en finale contre Grenier, alors son importance était bonifiée.

Même si ce n’est aucunement de la faute de la ToW, elle n’a pas aidé à la problématique en gérant ces situations de la mauvaise façon. Le message ne s’est pas rendu à tous pour l’absence de Scott Steiner. Le fiasco de Steen en a déçu plusieurs. On n’offrait pas toujours des remboursements, on n’annonçait pas les absences avant tard dans le show ou on en faisait un angle. À quelque part, les fans ne se sentaient pas respectés et se sentaient floués. Surtout qu’il y a eu des absents aux trois derniers shows. Pourtant, la ToW était la première victime dans tout ça. Mais les fans avaient maintenant une mauvaise impression de la ToW et il est parfois difficile de se défaire de ce genre de réputation.

Aviser la foule en avance par exemple devenait un détail que la ToW ne semblait pas prendre complètement au sérieux. On se rabattait sur le fait que ce n’était pas de notre faute. La ToW n’a jamais été portée à travailler sur les détails. Par exemple, s’apercevoir que la cage est trop grosse pour entrer dans la salle le soir précédent le show; avoir comme heure de gala sur les billets 19h30 alors que le show est planifié pour 20h; ne pas avoir un bon contrôle des entrées permettant ainsi à plusieurs fans d’entrer sans payer; ne pas être capable de savoir dans la semaine qui suit le show le nombre de fans payants et de savoir si le show fait du profit ou pas sont tous de détails, plus ou moins importants, mais qui en bout de ligne font une différence. La WWE peut s’en tirer avec des choses comme ça, mais pas une promotion indépendante.

Certains vont dire que ce ne sont que des détails, mais quand chaque dollar peut faire la différence entre un profit ou perte, c’est au niveau des détails que ça se joue.

Certains autres ont maugréé sur le fait que Grenier remporte le titre. Personnellement, ça ne me dérange pas une seconde. Verne Gagne a remporté le titre de la AWA plus souvent qu’à son tour et ça n’a pas empêché la AWA de connaître un immense succès. De plus, sachant peut-être que c’était le dernier show d’envergure, aussi bien reprendre possession de la ceinture. Demandez à Gino Brito de vous raconter ses malchances avec les ceintures dans sa dernière année en fonction.

Ce qui me dérange bien plus, c’est que Grenier ne devrait pas être booké en babyface, il n’aurait jamais dû l’être. La meilleure réaction qu’il a eue fut à St-Eustache lorsqu’il était clairement le heel contre Franky. Sinon, en babyface, il ne passe pas, le courant ne passe pas avec la foule.

Les titres par équipe qui n’auraient jamais dû exister
C’est une autre chose que les fans reprochaient à la ToW, le manque de constance dans leurs storylines. Si on prend chaque show comme un spot show, c’est une chose. Mais on ne le faisait pas à 100%. Sur un même show, on pouvait continuer quelque chose qui avait été commencée au dernier gala et pour un autre match, tout été changé.

Grenier, Eddy, Onyx ont tous été changés de clans (babyfaces/heels) d’un show à un autre sans explications. On faisait très peu de lien entre les shows. C’est souvent une chose qui arrive lorsqu’on n’a pas de vision à long terme.

Les titres par équipe sont les plus beaux exemples. À quoi sert un titre par équipe quand il l’a l’historique suivant :

Les Titans (gagnent une bataille royale) mars 2009
La Résistance battent les Titans mars 2009
PCO & Al Snow battent la Résistance septembre 2009
Titres vacant, car Snow ne reviendra pas
Sex Factor (gagnent un gauntlet match) mars 2010

*Le titre n’est pas défendu en juin et septembre 2010, seulement en octobre à La Folie devant une maigre foule)

Carl Leduc et Dru Onyx battent Sex Factor juin 2011
Titres vacants, car on ne rebooke pas Leduc en mai 2012
Dru Onyx et Éric Mastrocola (battent St-Jacques & Dubois) mai 2012
Carl Leduc & Handsome JF battent Onyx & Matrocola, mais jettent les ceintures à la poubelle en disant qu’ils seront champions quand ils auront des ceintures à leur image.

Depuis le départ j’étais contre l’idée de ce championnat, encore plus quand le titre de la ToW est arrivé dans le décor. Quand tu fais 3 shows par année, tu n’as pas besoin de deux titres. Même un n’est pas toujours nécessaire. De plus, les ceintures comme telles étaient probablement parmi les moins belles au Québec, alors pour le look professionnel que la promotion voulait se donner, on repassera.

Lunettes roses et vente de marchandise
Blondin et Grenier avaient une attitude positive face à l’avenir de leur compagnie. Ils étaient très optimistes. Trop optimiste. Le problème est qu’il voyait leur réalité avec des lunettes teintées roses. C’est ce qui leur a nuit jusqu’à la toute fin. Même dans son dernier communiqué, Blondin dit qu’il ne reviendra pas à Montréal et qu’il ne refera pas de show d’envergure comme ceux de Charbonneau à moins d’avoir une émission de télé. J’espère fortement que c’était une façon d’ironiser la chose, une façon de dire qu’il ne refera plus de shows à Montréal, car les chances qu’ils aient une émission sont nulles. Elles étaient nulles alors que la ToW attirait 1800 personnes, elles le sont encore plus maintenant.

Si par contre c’est vraiment ce que la direction pense, c’est qu’ils n’ont simplement pas encore enlevés leurs lunettes roses.

Au lieu de passer du temps à essayer d’avoir un deal télévisuel, ils auraient dû mettre de l’énergie à trouver d’autres façons d’obtenir des revenus. Une de ces raisons est la vente de marchandise. La ToW ne vendait que sa marchandise qu’à leur show, donc 3 fois par année. Ah oui, sur leur site Web également, mais jusqu’à tout récemment, ce site n’était jamais bien mis à jour. Encore aujourd’hui, en cherchant une information pour cet article, je n’arrive même pas à trouver les résultats des anciens shows de la promotion sur leur propre site.

Mis à part une courte période où elle vendait ses DVD à la NCW, la ToW n’a jamais su maximiser sur cet atout combien important pour une promotion indy. J’avais réussi à avoir une entente avec la ROH (avant l’achat par SBG) afin que les DVD de la ToW soient distribués à leurs shows et via leur site Web. Marc le Grizzly avec ses shows et la EWR avaient connu du succès en vendant leurs DVD de shows importants à travers la ROH. Mais l’un des actionnaires a oublié d’amener les DVD au responsable la journée qu’il devait le faire et n’a pas jugé bon de les envoyer d’une autre manière. Alors l’entente n’a jamais eu lieu. Pourtant, ça aurait été tellement simple de faire une entente avec les promotions locales et leur donner une cote sur les ventes.

La ToW a présentement un inventaire assez énorme de t-shirts, de DVD, de casquettes et autres articles qui dorment dans les bureaux de la compagnie. C’est de l’argent qui dort ça et qui n’est pas prêt de se réveiller. Encore une fois, les détails qui font la différence.

Même si plusieurs pensent que la ToW avait un avantage sur les autres à cause de TNA Impact à RDS, ne vous comptez pas de sottises. TNA à RDS n’apporte rien à la ToW. Ça ne fait pas vendre de billets. Il faut dire cependant que la lutte québécoise ne compte pas beaucoup pour les décideurs télés de RDS et que même Blondin a de la difficulté à faire parler de la ToW sur un show qu’il anime. Il devait prendre des moyens contournés à chaque fois. Alors la promotion n’aurait pas pu faire de la pub pour leurs articles via ce médium.

La réussite des spots shows et du fanfest
Depuis deux étés, la ToW a commencé à faire la tournée des campings, des festivals et des shows qu’on appelle vendus (un promoteur local paye pour avoir un show de lutte, ainsi la ToW ne cours pas de risque financier). Ils ont eu beaucoup de succès avec ses tournées et ont fait plus d’argent lors de ces tournées que si on met leurs 10 shows d’envergure bout à bout. D’ailleurs, 2011 est l’année la plus lucrative pour la promotion même si elle n’a fait qu’un show à grand déploiement. À Rivière-du-Loup cet été, ils ont attiré 1500 personnes et ont même eu de la couverture médiatique là-bas. À Chicoutimi, avec la présence de Paul Leduc, ils ont aussi eu une belle couverture. Le Beach Club n’était pas l’idée du siècle, ils pensaient attirer plus qu’ils ne l’ont fait (quelque chose qui arrivera souvent en cinq ans, comme à La Folie par exemple), mais le fait de faire venir des vedettes comme Tatanka et Koko B. Ware auraient dû les pousser, voir les obliger à produire le show en DVD, chose qui ne sera jamais faite.

En bout de ligne, c’est normal qu’ils désirent garder ce genre de show, où le stress d’un insuccès financier n’y est pas.

Un autre bon coup de la ToW aura été les fanfest, sous la direction de Patricia Molloy. Ceux de ToW 5, 6, 7 et 9 avaient été particulièrement bien réussis. Je souhaite qu’une autre promotion reprenne le concept pour un show d’envergure. Femmes Fatales en présente une version, mais ce n’est pas tout à fait le même concept. Avec l’espace que la ToW avait à Charbonneau, c’était quelque chose de particulier qui en y pensant bien, sera dur à dupliquer.

En terminant…
La ToW aura eu son meilleur classement dans les promotions de l’année au Québec en 2009 avec sa 3e place. Elle terminera 4e en 2010 et 6e en 2008 et 2011. Même si les shows attirent plus que les autres promotions, le nombre de galas restreints et l’inconstance de la qualité des galas sont les principales raisons pourquoi elle n’a jamais terminé mieux que troisième.

Au niveau des assistances, elle fait partie d’une classe élite de promotions indépendantes au Québec avec 5 shows ayant attiré au moins 1000 fans. (les shows dans des festivals ou des campings ne sont pas comptabilisés) Cette classe qui est dominée par Jacques Rougeau (sous toutes ses variantes) inclut également la CWI de Paul et Mike Vachon ainsi que la JCW.

Les promoteurs ne seront certes pas en accord avec toutes les raisons mentionnées dans cet article et qui ont causé, selon moi, leur perte. Comme ils ne l’étaient pas quand je leur en parlais de vive voix. Ce n’était pas toujours de mauvaise foi, mais les réponses que j’avais souvent allaient dans le sens de : « J’pense pas que ça a influencé quoique ce soit ». Soit qu’ils vivaient dans le déni, soit qu’ils avaient fait une mauvaise lecture de ce que ça prenait pour réussir.

Marc Blondin, JF Kelly et Sylvain Grenier ont pris un risque et ils ont perdu. Mais au moins personne ne pourra leur reprocher de ne pas avoir essayé. Ils ont fait ce que des centaines de personnes impliqués dans la lutte au Québec n’ont jamais fait et ne feront jamais, c’est-à-dire investir leur propre argent. Est-ce que certaines décisions auraient pu être prises différemment? Absolument. Mais malgré les erreurs qu’ils ont commises, ils ont cru à leur projet du jour un et ont passé bien près de réussir là où plusieurs avaient échoué.

Leur but ultime était de ramener la lutte à la télé. Pour éventuellement passer à la télé, il aurait fallu que la ToW déménage au Centre Bell. Pour ce faire, il aurait fallu qu’ils remplissent le Centre Pierre-Charbonneau. Une foule de 1800 personnes aura été le plus près de leur but qu’ils auront été. Ils avaient selon moi tous les éléments pour y arriver, ils n’ont simplement jamais été capables de les placer dans le bon ordre.
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